lundi 26 juin 2006

Mariage et adoption pour les homosexuel(le)s

Pour nourrir le débat, on peut consulter un article très intéressant du Professeur Denis Müller (Faculté de théologie protestante, Université de Lausanne, Suisse), intitulé :
"La filiation et la promesse.
D’une éthique de l’égalité dans la différence à une reprise théologique de la différenciation."

Cet article est paru dans la Revue d’éthique et théologie morale-Le Supplément, no 225, juin 2003, p. 111-129, aux éditions du Cerf.

mercredi 14 juin 2006

Sur le discours ecclésiastique (M. de Certeau, s.j.)

Le discours ecclésiastique maintient la fiction de principes communs en ce qui concerne l'avortement, la justice, l'homosexualité, etc., et il occulte son rapport aux pratiques, à leurs conditions de production ou à leur dissémination. A vouloir se conserver intact, le discours officiel manifeste seulement son indifférence pour la pratique dont il prétend parler, et son rôle de protection verbale dans une institution menacée. Ce psittacisme théorique a d'ailleurs aussi des conséquences graves dans la pratique politique. Ainsi devant la Junte chilienne, comme hier au Brésil, dans la France occupée ou dans l'Allemagne nazie. Faute d'une réflexion qui puisse articuler un enseignement de la foi sur des situations et des options effectives, donc privés d'une doctrine relative à des (et à leurs) conduites réelles, les épiscopats ont à leur portée, par exemple avec le principe éculé de la soumission au pouvoir établi, de quoi justifier tous les compromis, quitte à aider en sous-main les victimes du gouvernement qu'ils reconnaissent officiellement. Entre le public et le privé, leurs pratiques sont contradictoires et molles, camouflées derrière un décor de principes périmés. Aussi les militants savent-ils désormais ce qu'ils ont à attendre des "directives" épiscopales ou ecclésiales. Il leur faut opter, à leurs risques et périls. Du moins peuvent-ils s'inspirer, comme d'une "fable" dont l'interprétation concrète leur est finalement laissée, de cette tradition évangélique où il est parlé de la foi en l'autre.

Source : Michel de Certeau, Le christianisme éclaté, Paris, Seuil, 1974, pp. 56-57.

samedi 3 juin 2006

"La déportation des homosexuels..."

...durant la Seconde Guerre mondiale


Tel est le titre d'un article de Florence TAMAGNE, professeur à l'Université de Lille, qui vient de paraître dans la Revue d'éthique et de théologie morale aux éditions du Cerf (n° 239, juin 2006, pp. 77-104.

En voici le résumé :

L'arrivée au pouvoir d'Hitler coïncide avec la destruction de la scène homosexuelle allemande. La répression s'accélère après la Nuit des longs couteaux, et l'élimination de Röhm. Le § 175 est renforcé en 1935, afin d'englober toute expression de désir homosexuel, mais l'homosexualité féminine, en revanche, n'est pas criminalisée, et dans l'ensemble la majorité des lesbiennes échappa à la vindicte nazie. S'il n'est pas possible de parler d'extermination des homosexuels sous le nazisme, on doit rappeler qu'entre 5000 et 15000 homosexuels auraient été envoyés dans les camps de concentration, où la plupart trouvèrent la mort dans des conditions dramatiques. En dépit de cela, au lendemain de la guerre, la déportation des homosexuels ne fut pas reconnue et le stéréotype de "l'homosexuel nazi" contribua à effacer des mémoires le drame des "triangles roses".

Florence Tamagne a publié également "Histoire de l'homosexualité en Europe. Berlin, Londres, Paris. 1919-1939", Paris, Seuil, 2000.