mardi 18 décembre 2007

Desmond Tutu s'excuse pour la persécution des gays par l'Eglise

L'archevêque sud-africain Desmond Tutu présente ses excuses aux homosexuels du monde entier pour la façon dont ils ont été traités par l'Eglise.

Dans une interview accordée à un programme gay de la BBC de Manchester, "The Gay Hour" qui doit être diffusé lundi soir, le religieux sud-africain Desmond Tutu déclare : "Je veux m'excuser auprès de vous et de tous ceux que l'Eglise a persécutés. Je regrette que nous ayons pris part à la persécution d'un groupe particulier. De mon point de vue, c'est contraire au message du Christ et donc inacceptable". "Je regrette les blessures, le rejet, l'angoisse que nous nous avons causé à vos semblables", ajoute-t-il s'adressant à son interviewer gay.

Cette interview est diffusée lundi 17 décembre à 20 heures sur l'antenne de BBC Radio Manchester, mais elle aussi disponible sur le site Internet bbc.co.uk/manchester.

Desmond Tutu avait déjà déclaré il y a quelques semaines l'Eglise anglicane est " homophobe" dans une autre émission de radio de la BBC.
L'archevêque anglican avait vivement critiqué l'Eglise anglicane qui est, selon lui, "obsédée" par la question de l'homosexualité. "Dieu doit pleurer en voyant les atrocités que nous commettons les uns envers les autres", a-t-il ajouté.
Desmond Tutu, 76 ans, prix Nobel de la paix en 1984, s'est dit "attristé" et "honteux" du comportement de l'Eglise dans la controverse autour de l'ordination du prêtre Gene Robinson, homosexuel déclaré, nommé évêque du New Hampshire.
"Si Dieu, comme certains le disent, était homophobe, alors je ne vénèrerais pas pas ce Dieu", était allé jusqu'à dire l'archevêque.

En novembre 2006, Desmond Tutu avait signé la pétition internationale du Comité IDAHO en faveur de la dépénalisation de l'homosexualité dans le monde.

Mis en ligne le 17/12/07 sur E-llico.com

lundi 10 septembre 2007

Autriche: les gays protestent contre la visite du pape

300 personnes environ ont manifesté dans le centre de Vienne contre la visite du pape en Autriche. Les manifestants voulaient dénoncer les positions de Benoît XVI sur l'homosexualité, en particulier son opposition au mariage entre personnes de même sexe.

La visite du pape intervient dans un pays encore très marqué par les scandales sexuels qui ont éclaboussé l'église autrichienne ces dernières années.

Le cardinal Hans Hermann Grör, ancien archevêque de Vienne décédé en 2003, avait dû démissionner en 1995 après avoir été accusé d'attouchements par d'anciens séminaristes alors qu'ils étaient mineurs.
Un autre haut prélat, l'ancien évêque ultra-conservateur de Sankt-Pölten Kurt Krenn, a également été contraint à la démission en 2004 par le Vatican après avoir couvert des pratiques mêlant homosexualité et zoophilie dans le séminaire de son diocèse.

jeudi 6 septembre 2007

Food for thought ! ;-)

Les lacunes de l'historiographie française
Article paru dans Le Monde du 13/07/2007

Quelle est la situation des recherches sur l'homosexualité ? Deux excellentes publications, auxquelles ont participé quelques-uns des meilleurs spécialistes du moment, français et étrangers, établissent un état des lieux en même temps qu'elles dessinent, exemples à l'appui, les nouveaux contours des « études gaies et lesbiennes ».

Un constat, d'abord : aujourd'hui encore, la plupart des travaux sur l'homosexualité dans les sciences sociales sont publiés aux Etats-Unis, où les Gay and Lesbian Studies ont droit de cité dans plusieurs grandes universités depuis une vingtaine d'années. En France, il a fallu attendre la fin des années 1990 pour que le monde académique commence à reconnaître la légitimité d'un domaine de recherche en plein essor, ce dont témoignent les colloques, les séminaires et les entreprises éditoriales de qualité qui se sont multipliés au cours des dix dernières années.

Selon Laure Murat, l'une des contributrices du collectif publié par les éditions Epel, ce retard français résulte d'une triple résistance. Politique, d'abord, « l'universalisme à la française s'étant toujours méfié de ce qui touchait aux communautés, terme implicitement assimilé à un communautarisme contraire à l'idéal républicain ». Résistance intellectuelle, ensuite, de la part d'une université rétive à bâtir des programmes résolument transdisciplinaires à l'image des « studies » à l'américaine, où collaborent sociologues, philosophes, psychanalystes, juristes, historiens et spécialistes de littérature. Méfiance lancinante, enfin, vis-à-vis d'un objet longtemps promu par des militants de la « cause » homosexuelle et, dès lors, dévalorisé d'un point de vue scientifique.

Signe, malgré tout, du processus de légitimation en cours, la publication d'un dossier sur l'histoire des homosexualités dans la prestigieuse Revue d'histoire moderne et contemporaine, dirigée par Daniel Roche et Pierre Milza. Coordinatrice de ce numéro, Florence Tamagne y dresse un bilan historiographique dans lequel apparaissent quelques tropismes : une prédominance des études sur l'homosexualité masculine, un intérêt persistant pour l'histoire des deux derniers siècles, et enfin une concentration des recherches sur quelques pays, essentiellement l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la France.

Les problématiques actuellement en vogue, dont les articles réunis dans ces deux volumes donnent un aperçu, pourraient pallier certains de ces déséquilibres. Tandis que se multiplient les travaux sur le lesbianisme, de plus en plus de chercheurs s'intéressent aux « subcultures » homosexuelles, à travers l'étude des sociabilités, des pratiques culturelles et des mouvements associatifs. Sur le plan conceptuel, enfin, la vogue de la théorie « queer », qui appelle à une déconstruction de la notion de genre et des identités sexuelles, stimule les recherches sur le travestissement et le transsexualisme tout en confortant une exigence : celle d'une nécessaire historicisation de la notion même d'homosexualité, une catégorie normative délicate à utiliser pour l'époque précontemporaine, ce que montrent les études, encore rares, consacrées à l'Antiquité et au Moyen Age.

Thomas Wieder.

lundi 30 juillet 2007

Dictionnaire des idées reçues sur le mariage gai par Eric Fassin

Introduction
Homophobes, si les injures grossières comme "sale pédé" ou "sale gouine" vous répugnent, et si la référence au "péché" ou à la "contre-nature" vous paraissent trop "archaïques", rassurez vous : il existe une manière cultivée, laïque et moderne, d’exprimer votre homophobie. Cette homophobie distinguée, dominante dans la classe politique (de l’UMP au PS de Lionel Jospin ou Ségolène Royal) et dans le monde merveilleux de l’éditorialisme, consiste à afficher sa tolérance tout en multipliant les "bonnes" raisons de refuser - ou, plus subtilement, de différer indéfiniment - l’égalité de traitement entre relations homosexuelles et relations hétérosexuelles. Si vous êtes homophobes et si vous souhaitez parler la langue des maîtres, cet abécédaire est l’outil qu’il vous faut ! Si vous connaissez déjà ce discours, et si son fond homophobe ne fait aucun doute pour vous, alors ce texte d’Eric Fassin est simplement une occasion de rire un peu.

Article

Beurre : Les homosexuels veulent le beurre et l’argent du beurre, autrement dit, la jouissance et le mariage (les hétérosexuels, eux, ont su choisir).

Bien-pensance (on disait naguère : politiquement correct) : Tonner contre. Pour y résister, avoir l’audace de rappeler une vérité trop souvent négligée : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme.

Communautarisme : Les gays sont communautaristes (comme les Américains) ; nous sommes républicains (puisque Français).

Conformiste : Qui veut changer les mœurs et les lois. Par anticonformisme, vouloir les conserver.

Débat : Déplorer son absence. Ne rien faire pour qu’il s’engage. Ne pas se contenter d’un débat, mais exiger un vrai débat. Attendre un vrai débat avant de faire quoi que ce soit. S’il n’y en a pas, c’est à cause de Noël Mamère (ou des militants). Les revendications empêchent un débat serein. Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop grave (voir Fondements anthropologiques). Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop futile (voir Anecdotique). Attendre l’été pour avoir un vrai débat. Ou la rentrée (mais elle s’annonce chargée). Le mariage gai, un faux débat.

Désobéissance civile : En Amérique, mouvement civique des Noirs : une cause noble. Pour le mariage de Bègles, parler plutôt d’illégalité : exiger le respect de la loi républicaine.

Différence des sexes : Culturelle et naturelle, bref anthropologique. Valeur républicaine. Universelle, butoir indépassable de la pensée, comme le jour et la nuit ; en tout cas, à ne pas dépasser ; du moins pas dans la culture française (voir Harmonie).

Droit à l’enfant : N’existe pas (sauf pour les hétérosexuels) ; lui opposer le droit des enfants. Les homosexuels qui veulent des enfants sont égoïstes ; les hétérosexuels qui veulent des enfants sont altruistes. Il est vrai que les homosexuels qui ne veulent pas d’enfants sont égoïstes aussi : ils ne vivent que pour la jouissance (voir Beurre).

Droit des enfants : Parler pour eux. Tous les experts le savent, les enfants ont besoin d’un père et d’une mère (les familles monoparentales et l’adoption par un célibataire, sujets délicats). Quand les enquêtes disent le contraire, s’inquiéter des effets à la 3ème génération, ou sinon à la 7ème.

Egalité : Etre pour, bien sûr, mais tant qu’on ne touche pas à la différence des sexes. Rappeler que d’ailleurs, historiquement, le mariage est au cœur de l’inégalité entre les sexes (voir Féministes).

Elections européennes : C’est le mariage homosexuel qui a empêché de s’y intéresser. La gauche s’est emparée du sujet faute d’idées sur l’Europe. Ou bien : la gauche a été distraite de ses idées sur l’Europe par ce faux débat. Raisonner de même sur les retraites, la Sécu, etc. Exemple : le mariage gai empêche de parler du voile islamique (un vrai sujet).

Espagne : Zapatero, un modèle pour la gauche française. Célébrer son féminisme, taire son projet d’ouvrir le mariage aux homosexuels.

Europe : Notre culture (voir Fondements anthropologiques). N’y appartiennent donc pas : les Pays-Bas et la Belgique, où le mariage gai est légal. Si la liste devait s’allonger (Suède, Espagne...), souligner que l’Europe n’a pas vocation à dissoudre les cultures nationales.

Expert : Psychanalyste (juriste, sociologue, journaliste, prêtre, ou autre) opposé à l’ouverture du mariage et de la filiation. S’il y est favorable, s’appelle un militant.

Féministes : Hier, toutes lesbiennes. Aujourd’hui, applaudir leur critique du mariage.

Fin du désir : Dès qu’on touche à la différence des sexes. A l’époque du pacs, en référence à l’hétérosexualité ; désormais, s’inquiéter aussi pour le désir homosexuel, qui n’est plus ce qu’il était.

Fin du monde : L’annoncer au cas où le pacs serait voté ; après le vote, ne plus en parler (éviter de dire : “ la fin du monde n’a pas eu lieu ”). Remplacé aujourd’hui par : Anecdotique.

Fondements anthropologiques de la culture : On dit plutôt désormais : Fondements anthropologiques de notre culture.

Fondements anthropologiques de notre culture : S’utilise quand des cultures voisines ont récemment changé de fondements anthropologiques. Voir Harmonie, et Europe.

Foucault (Michel) : Philosophe de la sexualité, très républicain, très pour la libération. Aurait bien ri de voir les gays revendiquer le mariage.

Gays : Souvent tristes (hier, de par leur marginalité ; en raison de leur conformisme aujourd’hui). Toujours misogynes. Vivent dans un ghetto.

Ghetto : Dénoncer le ghetto homosexuel (ex. : la Gay Pride). Si les gays en sortent, ironiser sur leur normalisation.

Guerre des sexes : Tradition américaine (voir par contraste Harmonie entre les sexes), héritage du puritanisme et du féminisme lesbien.

Harmonie entre les sexes : Exception française (voir Hétérosexualité), héritage de l’Ancien Régime, et donc valeur républicaine.

Hétérosexualité : Tradition française (Jacques Chirac), malgré des exceptions notables ; par contraste, les Anglais sont souvent homosexuels (Edith Cresson).

Homoparentalité : Les gays peuvent élever des enfants (pourquoi pas ?). Pas en adopter ! (voir Principe de précaution)

Homophobe : Dire : “ Je ne suis pas homophobe, mais... ”. Ou : “ On peut être contre le mariage des homosexuels sans être homophobe. La preuve ? Moi. ”

Homophobie : Aggravée par le mariage de Bègles (naguère, par la Gay Pride). Dès qu’on parle de mariage gai, se rappeler que la lutte contre l’homophobie est une priorité.

Homosexuels : Ne rien avoir contre eux. Se vanter de ses nombreux amis homosexuels (mais pas de ses enfants). Ils ont une face sombre. Les préférer discrets (hier) ; subversifs (aujourd’hui) : Genet, Mishima.

Intérêt de l’enfant : A l’égalité des droits, opposer l’intérêt de l’enfant. Ne s’applique pas au divorce (là, critiquer les usages conservateurs de cette notion).

Jospin (Lionel) : Il a eu le courage de dire tout haut ce que chacun pense tout bas ; il a eu le courage de s’opposer au nouveau “ politiquement correct ” (voir Bien-pensance). Appeler au retour de l’ancien Premier ministre socialiste (surtout si l’on est de droite).

Lesbiennes : Vivent en couples. N’ont pas besoin de loi pour faire des enfants, elles ! Le mariage, une revendication masculine, non ?

Liberté : Être pour (voire libertaire !), donc contre l’ouverture du mariage. S’oppose à l’égalité : les homosexuels sont d’autant plus libres qu’ils sont moins égaux.

Lobby : A cause du lobby homosexuel, on ne peut plus rien dire sans se faire traiter d’homophobe.

Mamère (Noël) : Maire vert médiatique. Le mariage de Bègles est électoraliste (tourisme gai dans la ville pendant la Fête de la morue). Provocateur quand il opte pour la désobéissance civile. Opportuniste quand il emprunte la voie parlementaire. Avoir le vrai courage de ne pas le soutenir quand il est sanctionné.

Mariage : Dire un bon mot (“ Il n’y a plus que les prêtres et les homosexuels pour vouloir se marier ”). Conformiste, petit-bourgeois (voir Foucault). Inégalitaire (voir Féministes). Les homosexuels sont bien bêtes de le réclamer ! Pour se faire peur, proposer d’abolir le mariage.

Médias : Ce sont les homosexuels qui contrôlent les médias.

Médiatiques (coups) : Dénoncer ceux des autres quand on ne parvient pas à intéresser les médias.

Militants : Partisans de l’égalité. Aveuglés par leur engagement (voir Terroristes). Heureusement, il y a face à eux des analystes lucides et impartiaux (voir Experts).

Minorités : Organisées en lobbies. Le vrai pouvoir. Se dire minoritaire, se croire majoritaire. Se poser en victime des minorités qui jouent du statut de victimes.

Norme : S’opposer au mariage, ce n’est pas défendre la norme hétérosexuelle, mais refuser la normalisation de nos amis homosexuels.

Opinion : L’opinion n’est pas prête. Si les sondages disent le contraire, dire haut et fort qu’il ne faut pas courir après l’opinion. Finir par courir après l’opinion (hier sur le pacs, aujourd’hui sur le mariage, demain sur l’adoption), la gauche un peu avant la droite - si possible.

Ordre symbolique (vieilli) : Voir différence des sexes (indémodable).

Pacs : Etre contre hier, pour aujourd’hui. S’interroger : “ Ils ont déjà le pacs, pourquoi demandent-ils le mariage ? ” Dénoncer le pacs parce qu’il légalise la répudiation (mais refuser le mariage qui permettrait le divorce). Prendre le temps d’évaluer le pacs (ignorer les évaluations qui existent).

Parenté : Fondement anthropologique de notre culture. Seuls les anthropologues y comprennent quelque chose ; n’est pas une affaire politique. Invoquer d’un air docte Claude Lévi-Strauss.

Parenté homosexuelle : Impensable au moment du pacs ; pensable aujourd’hui, car l’opinion a évolué. Pour autant, reste à penser (demande un vrai débat).

Politiciennes (manœuvres) : En politique, se dit de la politique des adversaires, et plus encore des concurrents du même bord : voir Médiatiques (coups).

Principe de précaution : S’applique aux OGM et aux enfants d’homosexuels. Renvoie à la sagesse de la nature (et des nations). L’homosexualité n’est plus contre-nature ; elle n’est pas pour autant naturelle. Ce n’est plus une maladie ; mais elle risque de rendre les enfants malades.

Priorité : Le mariage gai n’est pas une priorité. Ni par rapport aux autres revendications homosexuelles (la loi sur l’homophobie, un vrai sujet). Ni par rapport aux vrais enjeux de société (voir 21 avril).

Réac : Dire : “ Vous allez peut-être me trouver réac, mais... ” (et se montrer réac).

Repères : Notre société manque de repères. Et de pères.

Repères symboliques : Ce n’est pas le chômage qui a déstructuré la société ; c’est mai 68.

République : Le mariage républicain est universel ; il est donc interdit aux homosexuels (voir Communautarisme). S’indigner qu’ils violent la loi républicaine qui les exclut.

Revendication : Pour gagner du temps, dire d’abord : “ Pourquoi pas ? ” Puis : “ Pourquoi ? ” Les associations ne revendiquent pas le mariage. Les gays revendiquent le mariage, pas les lesbiennes. D’ailleurs, les gays ne veulent pas se marier (ajouter : “ j’en ai parlé autour de moi ”).

Royal (Ségolène) : L’annonce du mariage de Bègles est “ un peu paillettes ” (dixit notre Zapatera : voir Espagne) : c’est qu’il empêche de remarquer la poutre dans l’œil des socialistes français ?

Singer : Les homosexuels veulent singer le mariage hétéro : déplorer qu’ils aient renoncé à subvertir les normes les plus archaïques. Le mariage gai est une parodie : dénoncer cette dérision des normes les plus sacrées.

Terroristes : Ceux qui ne pensent pas comme vous (on disait naguère : staliniens). Refuser de débattre avec les terroristes, c’est prouver son sens démocratique.

21 avril : En tirer les leçons. Plutôt qu’aux homosexuels, s’intéresser au peuple, même s’il manque de repères. L’homosexualité est un luxe de privilégiés. L’homophobie est surtout répandue dans les milieux populaires, hélas encombrés d’idées reçues.

23 février 2005

Ce texte a été publié dans : Liberté, égalité, sexualités. Actualité politique des questions sexuelles (entretiens avec Clarisse Fabre), 2ème édition augmentée, 10/18, 2004 - un livre recommandé vivement par le collectif Les mots sont importants.

Textes de Eric Fassin

samedi 12 mai 2007

Les Chrétiens et la sexualité au temps du SIDA


Par Lytta Basset - Éric Fassin - Timothy Radcliffe

Paru en : Mai 2007

15,00 € - Disponible - 144 pages

Collection « L'Histoire à vif »



Dans la longue histoire des théories et des pratiques chrétiennes face à la sexualité, le dernier quart de siècle, marqué par l'irruption du fléau du sida et par de rapides évolutions des mœurs, soulève des questions neuves. Tel est l'horizon des contributions de Lytta Basset, pasteur et psychanalyste en Suisse ; d'Éric Fassin, sociologue, de Paris ; de Timothy Radcliffe, ancien Maître de l'ordre des Dominicains, d'Oxford. Autour de leurs textes se déploient discussions, prises de positions et témoignages. L'ensemble ayant choisi de se limiter au monde occidental, un point de vue africain vient en écho, ouvrant d'autres perspectives.

Ce livre est né d'un colloque tenu en 2006 à La Villette, à Paris, organisé par Chrétiens & sida : cette association œcuménique, forte de quinze années de confrontation avec l'épidémie, désirait pousser ainsi la réflexion et la proposer à un large public. Elle n'offre pas ici quelque synthèse bien bouclée, mais une pensée en travail, à l'écoute de l'Évangile et de la tradition des Églises, comme de ce qui bouillonne en notre temps et que révèle de façon aiguë le sida, avec souvent beaucoup de souffrance et parfois beaucoup de sainteté.

Source : éditions du Cerf

mercredi 9 mai 2007

Première bénédiction d'un couple gay en Suisse


"Samedi dernier a eu lieu à Berne la première bénédiction d'un couple gay. Les deux hommes qui s'étaient unis civilement deux jours plus tôt, avaient réuni plus de 200 personnes pour l'occasion. La cérémonie s'est déroulée conformément aux statuts de l'Eglise réformée Berne-Jura-Soleure. La collecte réalisée lors de la bénédiction a été distribuée pour moitié à une oeuvre d'entraide protestante et pour l'autre à Pink Cross, l'association faîtière des gays en Suisse."

Source : Gayclic.com (09/05/07).

Homoparentalité sur France 3

Docu gay : Deux Papas à Manhattan


Grâce à Gayclic. com, vous pouvez voir ce documentaire de Philippe Baron, « Deux papas à Manhattan », diffusé le 27 avril dernier sur France 3. Ce film suit Tim et Peter, un couple gay qui va enfin concrétiser son désir d'enfant en faisant appel à une agence spécialisée pour trouver une mère porteuse et ainsi devenir parent... Très intéressant ! ça fait envie...

jeudi 3 mai 2007

Anatrella et ses pseudo-théories psychanalytiques

Je signale, dans le dernier numéro de la Revue d'éthique et de théologie morale (éditions du Cerf, n° 243), un article de la psychanalyste Françoise Baldé : "Sur un usage en vogue de la théorie psychanalytique".

Cet article "tord le cou" aux pseudo-théories freudiennes de Mgr Tony Anatrella. Enfin des choses claires et nettes qui sont dites sur le fond de la pensée pseudo-psychanalytique de ce prétendu psychanalyste !

A lire également, les actes d'un colloque sur "Les chrétiens et la sexualité au temps du sida" (Cerf, 2007), avec en particulier deux conférences remarquables, celle du frère Timothy Radcliffe, dominicain, ancien Maître de l'Ordre, et celle d'Eric Fassin, sociologue à l'ENS de Paris :

Dans la longue histoire des théories et des pratiques chrétiennes face à la sexualité, le dernier quart de siècle, marqué par l'irruption du fléau du sida et par de rapides évolutions des mœurs, soulève des questions neuves. Tel est l'horizon des contributions de Lytta Basset, pasteur et psychanalyste en Suisse ; d'Éric Fassin, sociologue, de Paris ; de Timothy Radcliffe, ancien Maître de l'ordre des Dominicains, d'Oxford. Autour de leurs textes se déploient discussions, prises de positions et témoignages. L'ensemble ayant choisi de se limiter au monde occidental, un point de vue africain vient en écho, ouvrant d'autres perspectives.

Ce livre est né d'un colloque tenu en 2006 à La Villette, à Paris, organisé par Chrétiens & sida : cette association œcuménique, forte de quinze années de confrontation avec l'épidémie, désirait pousser ainsi la réflexion et la proposer à un large public. Elle n'offre pas ici quelque synthèse bien bouclée, mais une pensée en travail, à l'écoute de l'Évangile et de la tradition des Églises, comme de ce qui bouillonne en notre temps et que révèle de façon aiguë le sida, avec souvent beaucoup de souffrance et parfois beaucoup de sainteté.

Gayclic.com

Voici l'adresse d'un site que je trouve remarquable et absolument incontournable qui m'a été signalé par un ami (que je remercie vivement au passage) :

Gayclic.com
Blog de l'actualité et de la culture gay.


Pour les anglophones, je signale aussi, découvert grâce à CathoGay, le site suivant :

Gay catholic forum.

Bonnes lectures !

mercredi 11 avril 2007

Téléfilm gay : Le ciel sur la tête

Ce soir à 20h50, France 2 diffuse (enfin) le téléfilm de Régis Musset Le ciel sur la tête...


Rappel de l'histoire : Un week-end, Jérémy (Arnaud Binard) fait une visite surprise à ses parents (Bernard Le Coq et Charlotte de Turckheim). Au moment du départ, Jérémy se décide enfin à révéler le réel motif de sa visite : il est gay et a emménagé avec Marc, l'homme qu'il aime. Aussitôt son homosexualité avouée, il saute dans le train qui le ramène à Paris, laissant ses parents sous le choc...

Deux vidéos à voir : à gauche l'interview de Charlotte de Turckheim qui était l'invitée de Laurent Ruquier samedi soir dans l'émission On n'est pas couché et à droite la bande annonce du téléfilm. C'est sur le cite de Blog GayClic.com, un blog absolument génial !

Faut-il ouvrir le mariage aux couples de même sexe ?

Eric Fassin, sociologue, enseignant à l'Ecole normale supérieure :

La question révèle le chemin parcouru en dix ans. Lorsqu'en France s'engageait le débat sur le pacs on ne se demandait pas si l'ouverture du mariage et de la filiation aux couples de même sexe était souhaitable mais si elle était possible : on était encore dans l'impensable. L'hétérosexualité conjugale (pudiquement appelée la "différence des sexes") semblait la nature même des choses : on parlait d'un "ordre symbolique" intemporel, ou des "fondements anthropologiques de la culture". Or le pacs n'a pas entraîné la fin du monde, mais simplement d'un monde.
Puisque nos voisins européens franchissent le pas avant nous, on ne saurait d'ailleurs parler de lois éternelles de la culture - tout au plus de notre culture "franco-française". Bref, l'impensable d'hier apparaît aujourd'hui comme un impensé. La question n'est plus la loi d'une anthropologie religieuse, mais les lois démocratiques : non plus des vérités anhistoriques, mais des valeurs politiques. Aussi les candidats prennent-ils position et du coup, surgit dans la présidentielle un clivage entre droite et gauche, impossible tant qu'on était dans l'impensable. Pourquoi ouvrir le mariage ? Au nom d'une égale liberté, quelle que soit l'orientation sexuelle. La question s'inverse donc : pourquoi ne pas l'ouvrir ? Préserver nos institutions de l'homosexualité, n'est-ce pas fonder l'homophobie en droit ? Or quelles valeurs oppose-t-on encore à l'exigence démocratique ? Le refus de Nicolas Sarkozy montre son embarras : "Je ne prétends pas que j'ai raison, ce sont des convictions très profondes que j'ai en moi." Bref, pure opinion que justifie un aveu : "Je suis né hétérosexuel". Bref, je n'y peux rien, je suis ainsi. Non plus c'est la nature, mais c'est ma nature. Politiquement, c'est un peu court.


Catherine Labrusse-Riou, professeure à l'université Paris-I :

J'y suis opposée, comme juriste et comme citoyenne. Les tribunaux appelés à statuer sur le mariage homosexuel de Bègles l'ont annulé sur le fondement du code civil et de la Convention européenne des droits de l'homme. Dans toutes les sociétés, depuis des millénaires, le mariage est un contrat destiné à sceller l'alliance de l'homme et de la femme. De plus, il n'y a pas d'injustice à exclure les homosexuels du mariage parce qu'ils sont libres de vivre en communauté de vie organisée. L'indifférenciation des sexes dans le mariage repose sur une conception abstraite de l'égalité qui ne vaut pas pour le mariage : l'égalité des époux a été acquise à partir des années 1960 mais cette révolution silencieuse suppose justement la différence des sexes. Je crois que la consécration du mariage homosexuel serait de nature, à terme, à remettre en cause la structure même du droit de la famille basée sur la différence généalogique des lignes paternelle et maternelle. La déstructuration des institutions civiles de la famille me paraît dangereuse.

En tant que citoyenne, je me demande si le mariage homosexuel est exempt de risques politiques et sociaux affectant la conception de la République. En 1792, le mariage civil a réalisé l'unité des Français malgré leurs différences religieuses : ce fut un facteur de paix sociale. Si le mariage homosexuel était consacré par la loi, les grandes religions dotées d'un droit de la famille - catholique, juive, musulmane - pourraient demander que le mariage civil ne soit plus un préalable nécessaire à la célébration religieuse. Il y a là un risque de retour de l'autorité des droits religieux et de repli communautariste.


Propos recueillis par Anne Chemin.

Article paru dans l'édition du Monde du 11.04.07.

mardi 6 mars 2007

Paolo Meneguzzi - Musica








Cammino lungo la tua via
E il tempo sai non passa mai
Lontano da te la vita non è facile
Nel mio silenzio resterò
E finché respiro non avrò
Ti aspetterò lo sarò qui se tornerai
E poi sarai
Davanti a tutto tu
Combatterò per dirti che io credo in noi
Perchè per me lo sai sei musica nell'anima
E insieme a te non cadrò non cadrò
È per te che non mi stanco un attimo di vivere
Comunque andrà dentro di me tu vivrai
E suonerai.

Vorrei guardare gli occhi tuoi
E in ogni instante viverti
Sentire che tu resterai sempre con me
Da qui così
Il mio sentiero sarai tu
Mi porterai dentro di te se vorrai
Perchè per me lo sai sei musica nell'anima
Io senza te non vivrò non vivrò
È per te che il sole non finisce mai di splendere
Non smetterò di amarti mai dentro me
Tu suonerai.

Così sarai
Davanti a tutto tu
Combatterò per dirti che io credo in noi
Perchè per me lo sai sei musica nell'anima
E insieme a te non cadrò non cadrò
È per te che il sole non finisce mai di splendere
Comunque andrà dentro di me tu vivrai
E suonerai.




vendredi 9 février 2007

«Le mariage, c’est l’union d’un homme et d’une femme»

Voici, ci-dessous, le texte intégrale de la déclaration commune de responsables religieux de la région lyonnaise dont je parlais dans l'un des posts précédents du 7 février :

Lyon, mercredi 7 février 2007

Source : Diocèse de Lyon

***

«La question se pose aujourd’hui de savoir si la loi peut autoriser le mariage de deux personnes du même sexe. Il ne s’agit pas là d’un simple débat de société, mais d’un choix majeur, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas un cadeau à faire aux générations futures.

Il y a déjà assez de souffrances occasionnées par la fragilité des liens familiaux, sans parler des maladies qui touchent nos proches et des deuils. Cette fragilisation est pour beaucoup dans la difficulté que rencontrent les adultes pour aider les jeunes à construire leur vie. Comment ceux-ci seront-ils capables d’acquérir une formation solide, d’affronter leur avenir avec confiance, d’honorer les obligations d’une profession et de construire dans l’équilibre leur propre famille, si l’on relativise l’institution du mariage ? Il est capital de ne pas brouiller ce repère fondateur de l’humanité.

Une institution aussi essentielle ne peut pas être soumise aux fluctuations des courants de pensée. Elle se situe bien au delà des différences religieuses ou des clivages idéologiques. À l’heure où tant d’enseignants constatent la difficulté croissante des jeunes issus de familles éclatées à suivre correctement leur scolarité, peut-on vraiment songer à un tel bouleversement dont les conséquences pourraient être dévastatrices ? L’expérience montre ce qu’il nous en coûte aujourd’hui d’avoir laissé saccager la nature. N’allons pas maintenant déstructurer l’humanité, qui est le cœur de toute la création !

Il y a mensonge à prétendre qu’il est indifférent pour un enfant de grandir ou non avec un père et une mère. Les récits fondateurs de l’humanité sont bâtis sur la différence et la complémentarité de l’homme et de la femme. Les croyants en voient l’attestation dans les récits de la création que leur transmet la Parole de Dieu : « Au commencement, Dieu créa l’homme et la femme ». Ils sont appelés à s’unir dans le mariage pour donner la vie et la faire grandir. Tel est le socle originel sur lequel sont fondées nos vies personnelles, nos familles et nos sociétés. N’oublions pas qu’il est fragile !

Lyon, le 6 février 2007

Cardinal Philippe BARBARIN, Archevêque de Lyon

M. Azzedine GACI, Président du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes

P. Athanase ISKOS, Prêtre de l’Église orthodoxe grecque

M. Kamel KABTANE, Recteur de la Mosquée de Lyon

Révérend Chris MARTIN, Ministre de l’Église anglicane

Pasteur Jean-Frédéric PATRZYNSKI, de l’Église luthérienne

M. Richard WERTENSCHLAG, Grand Rabbin de Lyon et de la région Rhône-Alpes

Pasteur John WILSON, de l’Église évangélique baptiste

Mgr Norvan ZAKARIAN, Évêque de l’Église arménienne apostolique

mercredi 7 février 2007

«Être élevé par des homos ne perturbe pas le développement des enfants»

En écho au post précédent, et pour introduire un peu de rationalité, là où les religions ne savent que tenir le discours de la peur et de l'irrationnel, je me permets de reproduire ici un interview réalisé sur tetu.com quelques jour avant le colloque de l'APGL sur le sujet le 3 février dernier (voir le post à ce sujet), et le compte-rendu fait par Libération.
Je remercie Psykokwak de me les avoir signalés dans l' un des ses commentaires.

"Comment se présentera le débat organisé le 3 février prochain à Paris ? Franck Tanguy: Avec des scientifiques des sciences humaines et sociales de renom (notamment l'anthropologue Maurice Godolier et le psychanalyste Serge Hefez), on fera le point sur l'homoparentalité en France. Juste avant l'élection présidentielle, c'est un moyen d'amener le débat politique sur ce sujet. L'APGL, qui existe depuis 21 ans, est la plus légitime pour créer ce débat-là. Pour les avoir rencontrés à de multiples reprises depuis les débats sur le Pacs, on a constaté que les partis, Les Verts et le Parti communiste en tête, étaient de plus en plus réceptifs à ce sujet. Le Parti socialiste, au départ assez réticent, est désormais ouvert à reconnaître nos familles, sans toutefois reconnaître l'insémination artificielle avec donneur pour les lesbiennes. Quant à la droite, on sent qu'elle est en train de faire le même boulot.
Les candidats à l'élection présidentielle seront-ils tous présents ? Franck Tanguy : Nous aurions préféré que l'UMP nous envoie quelqu'un d'autre, pour ce débat, que Stéphane Dassé, président du mouvement GayLib. Bien qu'il soit compétent, il n'est pas représentatif de son parti. En revanche, la candidate Marie-George Buffet sera présente pour le PC. On souhaite un mot d'engagement de la part de Dominique Voynet (Verts) et de Ségolène Royal (PS), Noël Mamère et Patrick Bloche seront là pour représenter leurs partis respectifs. Le député Jean-Christophe Lagarde, pour l'UDF, complètera le panel d'invités.
Parallèlement, vous publiez la version 2007 du Guide bibliographique de l'homoparentalité. Pourquoi? Martine Gross : L'idée est de créer un outil pour favoriser le travail des chercheurs, et prouver qu'il existe bel et bien des textes documentant l'homoparentalité dans le monde: on en dénombre près de 1000 en 35 ans. Il y en a 319 rien qu'en France, dont sept thèses de doctorat et 11 mémoires de DEA, et d'autres sont en cours. Il s'agit de contrer les hommes politiques qui affirment que ces études sont inexistantes. On nous affirme souvent que le développement et l'équilibre psychologique des enfants élevés par des homos seraient menacés, or on a retrouvé moins d'une vingtaine de textes négatifs sur le développement psychique de l'enfant, dont la majorité sont le fruit de recherches financées par le milieu religieux américain. En réalité, de toutes les études existantes, il ressort que le fait d'être élevé par des homos n'entraîne pas de différence notable pour les enfants. Ils ne vont pas plus mal que dans des familles traditionnelles.
Y a-t-il déjà eu une impulsion politique pour lancer ces études scientifiques? Martine Gross : Non, et il serait effectivement très bien qu'un groupe parlementaire commande une étude au CNRS sur le sujet. Cela permettrait d'attribuer plus de moyens aux chercheurs, car, comme dans la recherche en général, le manque d'argent est criant. De cette façon, on ne pourrait pas, comme l'a fait Valérie Pécresse [rapporteure de la mission parlementaire sur la famille] dans une interview, insinuer que les études sont financées par les associations homosexuelles. C'est absolument faux."
Source : Paul Parant / Copyright tetu.com

"Des scientifiques pour convaincre les politiques d'aller plus loin sur la question de l'homoparentalité. C'est le pari qu'avait fait l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) en organisant samedi à Paris un débat entre candidats à la présidentielle et scientifiques. Pari en partie gagné. Si la communiste Marie-George Buffet est la seule à s'être physiquement déplacée, les cinq partis de gouvernement étaient représentés. Patrick Bloche (PS) a parlé au nom de Ségolène Royal, Noël Mamère (Verts) en celui de Dominique Voynet, Laurent Wauquiez (UMP) pour Nicolas Sarkozy, et Jean-Christophe Lagarde (UDF) pour François Bayrou. Mais, avant de s'exprimer sur ce sujet qui concerne déjà 200 000 enfants en France, ils ont dû écouter.
Un millier de références. Les arguments de l'APGL, d'abord. L'association vient de recenser, dans un guide, toutes les enquêtes, études universitaires, thèses, etc. publiées sur l'homoparentalité dans le monde. Soit un millier de références, dont plus de 300 françaises. «La plupart ne montrent aucune différence de développement entre les enfants de couples homo et ceux de parents hétérosexuels, les rares études négatives ont été inspirées par les milieux religieux, relève Martine Gross, présidente honoraire de l'APGL. Les politiques nous ont souvent opposé le manque de recul, cet argument ne peut plus tenir la route. Il est temps de légiférer pour apporter à ces enfants la même protection juridique qu'aux autres.»
Histoire de prolonger sa démonstration, l'APGL avait convié trois jeunes chercheurs. «La paternité gay s'inscrit dans les changements de paternité actuelle, elle n'a pas de caractères très spécifiques», explique Emmanuel Gratton, dont la thèse de sociologie a porté sur des hommes gays devenus pères ou avec un projet de paternité. Martha Mailfert, doctorante elle aussi en sociologie, a enquêté auprès de familles lesbiennes. Sa thèse ne nie pas des difficultés au quotidien ­ notamment pour la reconnaissance de la «co-mère» ­ mais elle estime que le «problème des enfants n'est pas tant dans la structure des familles que dans le regard des autres». Comme le confirment d'autres scientifiques présents, c'est contre la stigmatisation et les discriminations qu'il faut aujourd'hui lutter.
«Il y a quelque chose d'un peu douloureux à démontrer que les enfants d'homos sont comme les autres», relève le psychanalyste Serge Hefez . L'obstétricien Israël Nisand se dit lui aussi «choqué de voir que des chercheurs doivent encore travailler sur le sujet». Et de lâcher, sous un tonnerre d'applaudissements : «On sait que la discrimination peut amener jusqu'à la mort. Il faut que des non-homosexuels défendent le droit des homosexuels à vivre normalement dans notre pays.» Plus provocateur, l'anthropologue Maurice Gaudelier clame que «ce qui fait la société c'est le politique et le religieux, pas la famille. Si la famille évolue, ça ne va pas foutre en l'air la société. Le catastrophisme est non fondé».
Mea-culpa. A gauche, les politiques en sont déjà convaincus. Marie-George Buffet commence par un mea-culpa, rappelant que le «PC n'a pas toujours été linéaire sur ce sujet». Depuis, son parti s'est prononcé en faveur du mariage gay, de l'ouverture de l'adoption aux homosexuels et de l'IAD (insémination avec donneurs) pour les lesbiennes. «Je vais continuer à porter ce combat, promet-elle. Je pense que l'opinion est prête.» Même ouverture chez les Verts, où Noël Mamère avait été le premier à célébrer un mariage gay, à Bègles, en 2004. Patrick Bloche rappelle les deux propositions de loi déposées par le PS en juin 2006 sur le mariage et les conditions d'exercice de la parentalité.
Mais à droite, UMP et UDF restent figées sur les questions du mariage et de l'adoption gays. «Notre volonté est de se centrer sur les questions concrètes», assure Laurent Wauquiez (UMP), qui propose de transformer le Pacs en un contrat célébré en mairie, et d'améliorer le statut du beau parent. A l'UDF, encore divisée sur le sujet, Jean-Christophe Lagarde évoque la création d'un «contrat d'union sociale avec les mêmes droits que le mariage», et la possibilité d'adoption simple par le deuxième parent. Des avancées, mais insuffisantes aux yeux des militants."
Source : Sandrine CABUT / Libération du lundi 5 février 2007

Les responsables religieux de Lyon unis contre le mariage homosexuel

Les responsables religieux de la région lyonnaise se déclarent contre le mariage homosexuel et l'homoparentalité dans un texte commun diffusé mardi qui constitue la première prise de position "inter-religieuse" sur le sujet en France.

"La question se pose aujourd'hui de savoir si la loi peut autoriser le mariage de deux personnes du même sexe. Il ne s'agit pas là d'un simple débat de société mais d'un choix majeur, sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Ce n'est pas un cadeau à faire aux générations futures", écrivent les responsables des cultes catholique, orthodoxe, juif, musulman, arménien, dont le cardinal Philippe Barbarin, le père Athanase Iskos, prêtre de l'Église orthodoxe grecque, le Grand rabbin Richard Wertenschlag, le recteur de la mosquée Kamel Kabtane.

"Une institution aussi essentielle (que le mariage) ne peut pas être soumise aux fluctuations des courants de pensée. Elle se situe bien au-delà des différences religieuses et des clivages idéologiques", ajoutent-ils, estimant que les conséquences d'une telle évolution "pourraient être dévastatrices".

Et on peut deviner non sans mal où les responsables de cette déclaration situe les fondements originaires du mariage: dans la nature, bien sûr, et la sacro-sainte complémentarité de la différence des sexes, «cœur de toute la création» selon eux, que les homosexuels seraient censés bouleverser...

De plus, pour les signataires, "il y a mensonge à prétendre qu'il est indifférent pour un enfant de grandir ou non avec un père et une mère". L'homme et la femme sont "appelés à s'unir dans le mariage pour donner la vie et la faire grandir. Tel est le socle originel sur lequel sont fondées nos vies personnelles, nos familles et nos sociétés", écrivent-ils.

En revanche, l'Église réformée n'a pas signé «parce que le sujet du mariage homosexuel lui semble être une question trop importante pour être prise en otage dans un débat préélectoral», a déclaré le président de L'Église réformée de Lyon Guillaume de Clermont. D'autant que l'Église évangélique luthérienne de France et l'Église protestante réformée sont engagées dans une réflexion nationale sur la famille qui s'achèvera lors d'un débat synodal du 17 au 20 mai prochain.

Source : e-llico et tetu.com

C'est toujours très intéressant de voir comment les religions sont finalement capables de s'entendre entre elles "pour le bien de l'humanité", elles qui ont souvent fait plus de mal à cette humanité (et en font encore !) que n'en feront jamais tous les homosexuels de tous les temps et de tous les lieux réunis.

Pour être juste, signalons toutefois un discours ecclésiastique plus positif. En effet,

"un évêque italien a fait entendre une voix originale dans le concert de condamnations mené par l'Église contre tout projet d'union civile. «La recherche de solutions sur d'autres formes [que le mariage] ne serait pas à exclure a priori, à condition que ce soit dans un cadre qui place vraiment au centre les intérêts de la famille», a déclaré l'archevêque d'Aoste, Mgr Giuseppe Anfossi, dans un entretien au quotidien La Repubblica hier, lundi 5 février. «Il faudrait d'abord faire comme la France, pays notoirement laïque, dont la législation en faveur de la famille peut être prise en modèle», a ajouté le prélat, président de la commission épiscopale italienne sur la famille. La France, qui a créé en 1999 le Pacte civil de solidarité (Pacs) pour les couples non-mariés homosexuels et hétérosexuels, est la championne de la natalité en Europe avec deux enfants par femme- contre 1,33 dans la très catholique Italie- grâce notamment à une politique nataliste volontaire. Bien sûr, les confrères de l'évêque d'Aoste sont loin de partager son ouverture «à d'autres formes d'union», et pensent au contraire qu'un Pacs détruirait les fondements de la famille. Argument classique du Vatican, repris dimanche dernier par le pape Benoît XVI, lors de l'Angélus sur la Place Saint-Pierre où il a renouvelé son appel à défendre «la famille fondée sur le mariage»."


Source : Ursula Del Aguila sur tetu.com (6 février 2007) (Avec AFP).


dimanche 4 février 2007

vendredi 2 février 2007

HOMOPARENTALITE : QUESTIONS ET REPONSE AUX FAMILLES D'AUJOURD'HUI

Débat scientifique et politique organisé par l’APGL
en partenariat avec France Culture


Samedi 3 Février 2007 de 13h30 à 17h.

Entrée libre - Amphithéâtre de l'EHESS, École des Hautes Études en Sciences Sociales
105, boulevard Raspail 75006 Paris
M°: Saint Placide / Notre-Dame-des-Champs


À cette occasion sera présenté le guide bibliographique de l’homoparentalité 2007 qui recense plus de 1000 études, articles et ouvrages, français ou internationaux, intéressant directement ou indirectement l'homoparentalité.

Scientifiques :

Deux exposés de jeunes chercheurs :
- Emmanuel Graton, docteur en sociologie clinique : “L’homoparentalité, côté père”
- Martha Mailfert, doctorante en sociologie : “Les familles homoparentales : réalités, enjeux, défis”.

Interview / débat entre l’animateur et Olivier Vecho, psychologue du développement :
“Développement socio-affectif des enfants de familles homoparentales.”
(Olivier Vecho est aussi l’auteur d’un travail de synthèse sur plus de 30 années d’études portant sur les familles homoparentales).

Débat entre les invités suivants :
Maurice Godelier, anthropologue
Serge Hefez, psychanalyste, thérapeute familial
Israël Nizand, médecin (spécialiste de l’assistance médicale à la procréation)
Jacques Commaille, sociologue de la famille

Autour des questions suivantes :

- Quel est votre regard sur ces travaux de jeunes chercheurs, sur leur utilité pour le débat public ?
- Votre discipline permet-elle de penser l’homoparentalité ?
- Avez-vous évolué dans vos idées et pourquoi ?
- Les sciences sociales peuvent-elles prédire et déterminer l’ordre social, symbolique de demain ?

Politiques :


Débat. Invités :
François Bayrou, UDF
Marie-Georges Buffet, PC
Ségolène Royal, PS
Nicolas Sarkozy, UMP
Dominique Voynet, Verts

Autour des questions suivantes :
- Quelles sont les propositions de votre parti concernant les familles homoparentales ?
- Qu’est-ce qui vous empêche d’aller plus loin : adoption, mariage, PMA, GPA… ?
- Comment appliquer le principe d’égalité aux enfants de familles homoparentales ?
- En quoi le débat scientifique vous aide-t-il à construire vos propositions politiques ?
- Quelles sont les raisons qui expliquent le retard législatif français sur ces sujets par rapport à
des pays comme l’Espagne, la Grande-Bretagne, la Belgique… ?

Débat avec le public.

Infos / Réservation :

Merci de vous inscrire en adressant un mail à : debat2007@apgl.asso.fr

APGL Nationale et Paris
C/O Centre Gay & Lesbien
3, rue Keller 75011 Paris
Tél. / Fax : 01 47 97 69 15
debat2007@apgl.asso.fr / www.apgl.asso.fr
Contact média : presse@apgl.asso.fr

Et pour rire un peu, voici un petit clip vidéo sur le sujet !...

jeudi 1 février 2007

"Une histoire de l'homosexualité" (Robert Aldrich, dir.)


En treize chapitres, "Une histoire de l’homosexualité" parcourt le monde et le temps pour mettre à jour une histoire collective en devenir. Un ouvrage passionnant qui est aussi un bel ouvrage superbement et intelligemment illustré.

Qu’un beau livre soit aussi un livre intelligent n’est pas si fréquent qu’on ne doive le signaler quand c’est le cas. Or " Une histoire de l’homosexualité " est sans conteste l’un et l’autre, mêlant une analyse brillante de plusieurs millénaires d’histoire des gays et des lesbiennes à travers le monde et une iconographie en parfaite adéquation, qui dit à quel point les homosexuels des deux sexes ont participé de toutes les manières possibles à l’histoire culturelle. Car c’est un des paris parfaitement réussi de cette " Histoire de l’homosexualité " que de ne pas séparer (bien au contraire) histoire des homosexuels — de la Grèce antique à nos jours, en Occident comme en Orient — et histoire de ce qu’on pourrait appeler (pour faire vite) la culture gay. Car dans l’esprit de cet ouvrage, la culture ce sont certes les œuvres mais c’est aussi la sédimentation d’une histoire collective dont nous sommes tous, à des degrés divers, les héritiers.
Et c’est bien ce qui s’affirme dans cet ouvrage aux contributions multiples et aux points de vue complémentaires (l’auteur, l’historien américain Robert Aldrich, s’est en effet entouré d’un grand nombre de spécialistes pour élaborer ce livre et parcourir les siècles et les continents) : que finalement cette histoire entamée dans l’antiquité, poursuivie dans les soubresauts du Moyen-Age, de l’ère des Lumières, dans le Berlin du début du XXè siècle ou dans l’Amérique puritaine de l’après-guerre, a accouché (à son corps défendant peut-être) d’une identité homosexuelle qui s’exprime désormais dans la revendication militante et politique, dans la mise en avant de concepts comme l’égalité de droits ou la lutte contre l’homophobie. Cet aboutissement n’était évidemment pas gagné d’avance, et cet essai le met remarquablement au jour en égrenant en treize chapitres autant de moments singuliers de cette histoire où alternent et se confrontent persécutions contre les sodomites et célébrations dans certaines civilisations de travestis sacrés, où s’opposent et se croisent célébrations du corps et puritanisme religieux, où se succèdent et se conjuguent mille et une explications de ce fait insaisissable qu’est l’homosexualité : maladie mentale, pratique passagère, péché mortel, héritage génétique, tare psychologique… On en passe et des pires. L’ensemble, composite mais parfaitement cohérent, est une illustration passionnante de ce que peuvent donner les gay studies à leur meilleur.

Didier Roth-Bettoni .

Homosexuality_Spanish_Inquisition


Présentation de l'éditeur
Dans le monde entier, depuis des millénaires, des hommes ou des femmes ont ressenti le besoin d'une intimité physique et affective avec un partenaire du même sexe. Leur histoire, longtemps oubliée, occultée, ignorée ou falsifiée est devenue ces dernières années l'objet d'un véritable flot de recherches. Des voies d'études entièrement nouvelles s'ouvrent et les vérités toutes faites cèdent du terrain. Une histoire de l'homosexualité utilise ces acquis pour offrir un tableau vivant et intellectuellement stimulant de ce qui, jusque très récemment, aurait pu être appelé une " histoire secrète ". Le livre embrasse une multiplicité d'aspects. Des historiens de neuf pays différents examinent les relations entre individus du même sexe à travers les siècles, cartographient les changements d'attitude envers l'homosexualité et suivent l'émergence d'un sentiment d'identité lié à la sexualité. Progr essant de la Grèce antique et de Rome à nos jours, avec des sujets tels que l'égalité des droits, le sida ou les unions civiles, ce livre aborde également d'autres cultures, en dehors de l'Occident; il révèle l'immense variété des relations homosexuelles, selon les époques et les lieux. De la poésie homoérotique perse aux récits de vie de femmes travesties dans l'Italie du XVIIIe siècle, des délices excentriques et hédonistes du Berlin de l'entre-deux-guerres, à l'existence d'un troisième sexe en Asie et chez les Amérindiens, le texte observe, réfléchit et raconte, à partir d'archives et d'une iconographie curieuse et originale - mémoires, lettres, œuvr es d'art et textes littéraires -, une histoire sociale et culturelle du monde gay et lesbien. L'héritage que nous ont laissé ces hommes et ces femmes a influencé les attitudes contemporaines envers la sexualité et modifient encore la manière dont beaucoup vivent leur vie. Une histoire de l'homosexualité est le premier ouvrage à fournir une vue d'ensemble sur les milliers d'années d'histoire qui ont forgé la culture gay actuelle, riche et variée.

Biographie de l'auteur
Robert Aldrich est professeur d'Histoire européenne à l'Université de Sydney. Il est l'auteur des ouvrages suivants : The Seduction of the Mediterranean : Writing, Art and Homosexuality. Avec Garry Wotherspoon, il a édité 2 volumes du Who's Who in Gay and Lesbian History, ainsi que plusieurs essais sur les études gays et lesbiennes australiennes.

Table des matières
Histoire gay et lesbienne
L'homosexualité en Grèce et à Rome
Le Moyen Âge
L'Europe des Temps modernes, 1400-1700
L'homosexualité masculine à l'époque
des Lumières et des révolutions, 1680-1850
Les lesbiennes et leurs semblables dans l'Europe moderne, 1500-1800
Les Amériques : de l'époque coloniale au XXe siècle
L'âge de l'homosexualité, 1870-1940
L'action politique gay et la sphère publique après la Seconde Guerre mondiale
Amours féminines à l'ère contemporaine
L'homosexualité révélée : comparaison entre les cultures et histoire de la sexualité
L'homosexualité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
Désir d'intimité entre individus du même sexe en Asie
Le monde gay, de 1980 à nos jours.

lundi 29 janvier 2007

La répression des homosexuels en France et au Québec. Du bûcher à la mairie

Professeur au Département de criminologie de l’Université d’Ottawa, Patrice Corriveau détient un doctorat en sociologie de l’Université Picardie Jules Verne (France) et de l’Université Laval (Québec). Il a également occupé le poste d’analyste principal des politiques pénales du ministère de la Justice du Canada et collaboré à la publication de plusieurs livres.

En juin 1997, au cours d’une croisière sur le Saint-Laurent, Patrice Corriveau assiste aux mesquineries agressives « d’une bande de blancs-becs arrogants à la testostérone débordante envers un jeune homme au style vestimentaire un peu trop efféminé ». Pour la première fois, l’homophobie vient le frapper de plein fouet. Il décide alors d’entreprendre une longue étude qu’il consacre aux organes et au discours institutionnel au travers des filtres de l’appareil répressif, de la médecine, de la famille et de la religion, de l’antiquité gréco-romaine jusqu’à nos jours. S’ensuit également une comparaison de la situation entre la France et le Québec, du XVIIe siècle à aujourd’hui.
Issu d’une thèse universitaire et très richement documenté, cet ouvrage suit l’évolution de la répression juridique de l’homosexualité avec un souci évident de la précision. En effet, toutes les affirmations de l’auteur sont expliquées et démontrées avant de passer à l’aune de la contradiction et de déboucher sur une synthèse historiquement et juridiquement acceptable.
Le travail de Patrice Corriveau décortique la peur de l’homosexuel et la haine qu’elle engendre. C’est une véritable somme scientifique. Malgré son caractère ardu et l’apparence de complexité inhérent à ce type d’ouvrage, ce livre se laisse approcher et pénétrer facilement. L’auteur n’hésite pas à aborder toutes les questions y compris les plus gênantes, sans parti pris et avec rigueur. Il cherche à s’interroger de manière exhaustive, avant de se forger une conviction précise et étayée. Bref, une référence pour les chercheurs ou ceux qui veulent parfaitement maîtriser la question, et un excellent livre pour les autres.

Patrice Corriveau, La Répression des homosexuels au Québec et en France - Du bûcher à la mairie, éditions du Septentrion, Québec, 2006, 240 pages, 27.95 $.

Pour lire un extrait (introduction, annexes, table des matières, cliquez ici.

Pour commander : éditions septentrion.

mercredi 24 janvier 2007

Clarifications sur l'homosexualité dans la Bible

4ème de couverture, éditions du Cerf, 2006 :

"La Bible parle-t-elle de l'homosexualité ? Très peu ! Trois exégètes chrétiens, deux catholiques et un protestant, relèvent le défi de lire le texte biblique sans tabou ni préjugé et sans recourir à des interprétations personnelles ou ecclésiales.

Innocent Himbaza étudie les récits souvent cités dans les discussions sur l'homosexualité comme l'histoire de Sodome (Genèse 19), celle des hommes de Guivéa (Juges 19), l'amour entre Jonathan et David dont l'histoire est racontée dans les livres de Samuel.

Adrien Schenker relit les lois du Lévitique (18 et 20) et la règle de conduite qu'elles énoncent en les replaçant dans leur contexte immédiat. Il peut ainsi répondre à la question de savoir pourquoi la pratique de l'amour homosexuel est interdite par la loi de Moïse.

Le Nouveau Testament dit-il autre chose que l'Ancien ? Jean-Baptiste Edart étudie les textes de Paul sur les pratiques homosexuelles (Romains 1 ; 1 Corinthiens 6 ; 1 Timothée 1), puis se demande dans quelle mesure les évangiles peuvent intervenir dans le débat.

Ce livre, qui n'est pas un traité d'éthique sur l'homosexualité, entend seulement apporter quelques clarifications en montrant la portée de la Bible sur cette question."

Pour d'autres points de vue, on peut consulter le post "Bible et homosexualité" sur ce blog (daté du 12 juillet 2006).

lundi 22 janvier 2007

L'abbé Pierre est mort : "Santo subito !"

Il y a quelques jours, Cathogay évoquait pour nous l'anniversaire de la mort du secrétaire de l'abbé Pierre, Jacques Perotti.
Aujourd'hui, c'est celui qu'il a servi pendant 20 ans qui le rejoint parmi les nombreux saints du ciel... canonisés ou pas !

Réaction du Vatican le mardi 23 janvier 2007 :

« Informé du décès de l’abbé Pierre, le Saint-Père rend grâce pour son action en faveur des plus pauvres, par laquelle il a donné un témoignage de la charité qui nous vient du Christ. Il le confie à la miséricorde divine et demande au Seigneur d’accueillir dans la paix de son royaume ce prêtre qui a toute sa vie lutté contre la misère. En gage de réconfort et d’espérance, Sa Sainteté vous envoie de grand cœur, ainsi qu’à la famille du défunt, aux membres des Communautés d’Emmaüs et à toutes les personnes réunies pour la cérémonie d’adieu la Bénédiction Apostolique ».

Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’État de Sa Sainteté


PARIS (AFP), 08:06
© AFP
L'Abbé Pierre à son domicile, le 03 août 2005 à Alfortville
L'Abbé Pierre à son domicile, le 03 août 2005 à Alfortville

"L'abbé Pierre, fondateur des compagnons d'Emmaüs, résistant et ancien député, est décédé lundi à 05H25 à l'âge de 94 ans à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce où il était hospitalisé depuis une semaine, a annoncé le président d'Emmaüs France, Martin Hirsch.

"L'abbé Pierre est mort cette nuit à 5H25 au Val de Grâce entouré de quelques proches", a indiqué Martin Hirsch. "L'infection pulmonaire pour laquelle il avait été hospitalisé après une amélioration tout au long de la semaine l'a finalement emporté".

L'abbé Pierre, de son nom Henri Grouès, était hospitalisé depuis le 14 janvier. Il avait fondé la première communauté Emmaüs en 1949. En février 1954, il lança un appel resté célèbre sur les ondes de Radio-Luxembourg en faveur des sans-abri. Il fut longtemps la personnalité préférée des Français.

Le président Jacques Chirac s'est dit lundi matin "bouleversé" d'apprendre son décès estimant que "c'est toute la France qui est touchée au coeur". "Le président de la République est bouleversé d'apprendre le décès de l'abbé Pierre, pour lequel il éprouvait un immense respect et une profonde affection", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

L'abbé Pierre, de santé fragile du fait de ses 94 ans, vivait à Alfortville (Val-de-Marne) et faisait des contrôles de santé de plus en plus fréquemment. "Il était prévu que l'abbé Pierre soit hospitalisé pour un bilan de santé" mais son admission le 14 janvier au Val de Grâce avait été anticipée du fait d'"une petite infection", avait alors déclaré Martin Hirsch.

© AFP
L'Abbé Pierre à son arrivée en 1954 à l'Elysée à Paris
L'Abbé Pierre à son arrivée en 1954 à l'Elysée à Paris

L'abbé Pierre fut pendant un demi siècle l'infatigable et l'efficace pèlerin des démunis, des sans-toit et des sans-droits, un sacerdoce qui lui valut le soutien et l'admiration constants des Français. Le curé des pauvres restera dans le souvenir de ses contemporains cette frêle silhouette drapée dans sa soutane ou son long manteau noir, portant béret, canne et godillots. Le visage émacié à la barbe grise, il frappait par son regard brûlant, son espièglerie et sa véhémence convaincante.

Mystique, il choisit dès l'enfance son destin et son combat : la lutte contre la pauvreté. A 18 ans, il distribue son patrimoine hérité d'un père "soyeux" lyonnais à des oeuvres charitables et rejoint les Capucins, le plus pauvre des ordres mendiants. Résistant actif sous l'Occupation - où il adopte son pseudonyme - il choisit la politique à la Libération et est élu député chrétien-démocrate (MRP) de Meurthe-et-Moselle, jusqu'à sa démission en 1951. Il consacre ses indemnités parlementaires au financement des premières cités d'urgence.

© AFP
L'Abbé Pierre au milieu d'une famille de sans-abris, le 02 février 1954 à Paris
L'Abbé Pierre au milieu d'une famille de sans-abris, le 02 février 1954 à Paris

En 1949, il a l'idée de génie de créer la communauté Emmaüs fondée sur le principe de demander aux exclus de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en récoltant les surplus des nantis, rompant ainsi avec la charité traditionnelle. Hiver 1954 : Une femme meurt de froid dans la rue. L'abbé lance un appel pathétique en faveur des sans-abri sur les ondes de Radio-Luxembourg qui suscite un gigantesque élan de solidarité. Le religieux comprend alors le poids des médias.

Sa vie n'est que fidélité à son action contre "le chancre de la pauvreté" et à sa méthode, les "coups de gueule" par voie de presse. "Les médias existent, il serait idiot de ne pas les utiliser", dit-il un jour avec candeur. Il aurait pu tenir le même raisonnement à propos des hommes politiques, qu'il bousculait, de quelque bord qu'ils soient, refusant toute récupération.

Revenu sur le devant la scène dans les années 80, il soutient Coluche et ses "Restaurants du coeur", martelant qu'"avoir faim à Paris est intolérable".

En 1994, quarante ans après son premier cri pour les sans-logis, l'abbé lance un nouvel appel, dirigeant sa colère non plus sur l'Etat, mais sur les maires des grandes villes, coupables d'impéritie en matière de logement des plus démunis. Tenace, il recommence en 2004. Toujours "sur le terrain", l'abbé soutient les occupations d'immeubles vides par les militant de l'association Droit au logement (DAL) ou par les Africains expulsés de l'église Saint-Ambroise à Paris en 1996.

Promu Grand officier de la Légion d'Honneur en 1992, il repousse cette distinction avec fracas - il ne l'acceptera qu'en 2001 - pour protester contre le refus du gouvernement d'attribuer des logements vides aux sans-logis, coup d'éclat qui contribue à faire appliquer la loi de réquisition.

Aucune souffrance ne le laissait indifférent : en 1993, il écrit au président Mitterrand pour réclamer une intervention militaire en Bosnie-Herzégovine, où, dit-il, "les limites du crime sont dépassées".

Trois ans plus tard, il provoque le désarroi chez ses proches en apportant son soutien au philosophe Roger Garaudy, auteur d'un livre révisionniste. Puis il s'explique et se repent.

Au soir de sa vie, le prêtre chiffonnier évoquait la mort comme "une impatience" : "La mort, c'est la sortie de l'ombre. J'en ai envie. Toute ma vie, j'ai souhaité mourir"."

vendredi 19 janvier 2007

Colloque "Sexualité et religions" - 20 janvier 2007

3e colloque du Réseau de Recherche Psychanalyse et Religion, organisé par l’équipe "Interactions de la psychanalyse"

20 janvier 2007, de 9h à 17h30 - Entrée libre

Grand amphithéâtre du CMME, Hôpital Sainte-Anne, 1 rue Cabanis (ou 100 rue de la Santé), 75014 Paris.

Colloque organisé par Sophie de Mijolla-Mellor et Véronique Donard

Intervenants : Fethi Benslama, Dominique de Courcelles, Véronique Donard, Philippe Gutton, Jean-Michel Hirt, Alain Houziaux, Véronique Margron, Sophie de Mijolla-Mellor, Jacques Scheuer, Jacques Sédat, Odon Vallet, Georges Zimra.

Argument

L’Eros désexualisé est au fondement de la relation d’amour du croyant à son Dieu et la pratique cultuelle de la sexualité faisait partie intégrante des rites dits païens de l’Antiquité et de la plupart des religions orientales. Car, sous une forme exaltée, sublimée, la relation sexuelle constitue le modèle même de l’alliance de l’humain et du divin et l’extase du plaisir n’est jamais loin de la transcendance. On ne s’étonnera pas que les religions aient eu à cœur de réglementer la sexualité - par exemple, en la prescrivant dans un sacrement comme le mariage -, en la limitant (interdit de la contraception, de l’homosexualité, de l’amour « libre ») ou en l’interdisant, dans certains cas, pour les servantes et les ministres du culte. Ainsi canalisé, le sexuel inspire et entraîne les passions religieuses sublimées, mais à quel prix et jusque dans quelles limites ? Des images de l’homme, de la femme et du désir se dégagent ainsi de cette présence du sexuel impossible à ignorer, leurs représentations mythiques, iconographiques le cas échéant sont révélatrices des options profondes et des sensibilités des diverses religions. Fidèle au principe de faire dialoguer psychanalyse et religions dans leurs expressions variées, ce troisième colloque du RRPR interrogera les renoncements et les passions qui animent l’expression du religieux et ses codifications.

Programme

Matinée présidée par Odon Vallet

Accueil : 8h30

1. Table ronde « Quel renoncement pour quel amour ? »
- 9h-9h30 : Alain Houziaux : Le renoncement à la chair aux origines du christianisme
- 9h30-10h : Jean-Michel Hirt : L’Amour à deux faces
- 10h-10h30 : Dialogue avec la salle animé par Fethi Benslama
- 10h30-10h45 : Pause

2. Table ronde « Mystique et sexualité »
- 10h45-11h15 : Véronique Donard : L’érotique du divin : désir et détachement
- 11h15-11h45 : Jacques Scheuer : Le cas Ramakrishna à la lumière de la tradition hindoue
- 11h45-12h30 : Débat avec la salle animé par Sophie de Mijolla-Mellor

Après-midi présidée par Sophie de Mijolla-Mellor

3. Table ronde « Pouvoir et sexualité »
- 14h-14h30 : Georges Zimra : Epouse de Dieu, maîtresse du diable. Amour courtois, mystique chrétienne et possession démoniaque
- 14h30-15h : Dominique de Courcelles : Le sang, l’amour et la mort des religieuses de Port-Royal
- 15h-15h30 : Dialogue avec la salle animé par Philippe Gutton
- 15h30-15h45 : Pause

4. Table ronde « Quel dialogue avec Rome ? »
- 15h45-16h15 : Odon Vallet : De la Bible à la position romaine : la question du célibat imposé et de l’homosexualité
- 16h15-16h45 : Véronique Margron : Pour l’Église catholique, se mêler de sexualité, pourquoi ?
- 16h45-17h30 : Débat avec la salle animé par Jacques Sédat.

J'y serai toute la journée.

jeudi 18 janvier 2007

"Vivere" de Vasco Rossi





Vivere
è passato tanto tempo
Vivere!
è un ricordo senza tempo
Vivere
è un po' come perder tempo
Vivere.....e Sorridere!.......
VIVERE!
è passato tanto tempo
VIVERE!
è un ricordo senza tempo
VIVERE!
è un po' come perder tempo
VIVERE....e Sorridere dei guai
così come non hai fatto mai
e poi pensare che domani sarà sempre meglio
OGGI NON HO TEMPO
OGGI VOGLIO STARE SPENTO!

Vivere!
e sperare di star meglio
Vivere
e non essere mai contento
Vivere
come stare sempre al vento
VIVERE!......COME RIDERE!!!

VIVERE!
anche se sei morto dentro
VIVERE!
e devi essere sempre contento!
VIVERE!
è come un comandamento
VIVERE..... o SOPRAVVIVERE....
senza perdersi d'animo mai
e combattere e lottare contro tutto contro!.....
OGGI NON HO TEMPO
OGGI VOGLIO STARE SPENTO!.....

VIVERE
e sperare di star meglio
VIVERE VIVERE
e non essere mai contento
VIVERE VIVERE
e restare sempre al vento a
VIVERE.....e sorridere dei guai
proprio (così) come non hai fatto mai
e pensare che domani sarà sempre meglio!!!!!


Vivre,
il s'est passé tant de temps.
Vivre,
c'est un souvenir éternel.
Vivre,
c'est un peu comme perdre du temps
vivre... et sourire !
VIVRE,
il s'est passé tant de temps.
Vivre,
c'est un souvenir éternel.
vivre
c'est un peu comme perdre du temps
vivre... et Sourire des ennuis
ainsi comme tu n'as jamais fait
et puis toujours penser que demain sera toujours mieux (demain sera un autre jour ?)
AUJOURD'HUI JE N'AI PAS LE TEMPS
AUJOURD'HUI JE VEUX RESTER ETEINT (en paix)

Vivre
et espérer aller mieux.
Vivre
et n'être jamais content
Vivre
comme rester toujours au vent.
Vivre... comme rire

Vivre,
même si tu es mort à l'intérieur.
Vivre,
et tu dois être toujours content.
Vivre,
c'est comme un commandement.
Vivre... ou survivre
sans jamais perdre son âme
et combattre et lutter contre tout contre !!!

AUJOURD'HUI JE N'AI PAS LE TEMPS
AUJOURD'HUI JE VEUX RESTER ETEINT

Vivre,
et espérer aller mieux.
Vivre
et n'être jamais content.
Vivre, vivre,
et rester toujours au vent à
vivre et sourire de tous les problèmes
vraiment (comme ça) comme tu n'as jamais fait
et puis penser que demain sera toujours meilleur!

La matrice de la race

Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française d'Elsa Dorlin (La Découverte, septembre 2006, 303 p., 27 euros) :

Elsa Dorlin est maître de conférences en philosophie à Paris-I. Ses travaux portent sur l’histoire de la médecine, les théories féministes et la production du racisme.

En résumé :

"Au XVIIe siècle, les discours médicaux affligent le corps des femmes de milles maux: suffocation, descente de la matrice, hystérie, fureur utérine. Le sain et le malsain fonctionnent alors comme des catégories de pouvoir, fabriquant l'inégalité entre sexes. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la différence sexuelle pour élaborer le concept de « race » : les Indiens Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament pathogène, efféminé et faible. Puis, au début du XVIIIe siècle, c'est le souci de la santé et la crainte du dépeuplement qui pousse les médecins à promouvoir le modèle d'une femme saine et maternelle, opposée aux figures d'une féminité 'dégénérée' et qu'incarnera l'esclave africaine. Au croisement de la philosophie, des études sur le genre et de la science politique, Elsa Dorlin analyse comment les enjeux politiques sont articulés à la définition du genre, de la sexualité et de la race. Dans cet ouvrage, elle donne à comprendre en quoi le modèle d'une figure féminine saine et maternelle a déterminé la conception de la race et du racisme à l'oeuvre lorsque la nation française s'engageait dans l'esclavage et la colonisation. L'auteure montre ainsi comment on est passé de la définition d'un « tempérament de sexe » à celle d'un « tempérament de race ». La Nation prend littéralement corps dans le modèle féminin de la « mère », blanche, saine et maternelle, opposée aux figures d'une féminité « dégénérée » – la sorcière, la vaporeuse, la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine. Il apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation."

Table des matières :

Préface - Intdocution - I / Les maladies des femmes - 1. Le tempérament - La fabrique du sexe - Les philosophies de l'égalité des sexes - 2. La maladie a-t-elle un sexe ? - Engorgées, suffoquées, obsédées - L'hystérie : protée ou chimère ? - 3. Des corps mutants : prostituées, Africaines et tribades - Un précédent : les « mules du démon » - Furieuses et fricatrices - 4. Fureur et châtiments - De la fureur à la nymphomanie - Reféminiser les Européennes - II / L'engendrement de la nation - 5. Les vapeurs de la lutte des classes - Les vigoureuses paysannes : un modèle transitoire de santé - Domestiques nymphomanes et bourgeoises hystériques - 6. La naissance de la « mère » - L'élaboration d'un concept de santé féminine - La rhétorique féministe des médecins natalistes - 7. Épistémologie historique des savoirs obstétriques - Matrones et sages-femmes - Secrets des femmes vs science obstétrique - 8. Le lait, le sang, le sol - Une démiurgie monstrueuse : les nourrices - Du dépeuplement à la dégénérescence - Hybridité des peuples et marchés aux esclaves - III / La fabrique de la race - 9. La Nation à l'épreuve des colonies - La question de l'autochtonie - Du corps colonial au corps national - 10. Généalogie du racisme - L'émergence du concept moderne de la race - Du tempérament de sexe au tempérament de race - 11. Les « maladies des nègres » - Médecine coloniale et médecine esclave - L'esclavage, un régime de santé - De la pathologisation à la racialisation - Épilogue : Défaire la race - Bibliographie - Index des notions.

Extraits de presse :


« A lire une autre spécialiste de l'histoire du rascisme, Elsa Dorlin, maître de conférences en philosophie à l'université Paris 1, les premières "indigénes de la République" seraient d'abord bel et bien les femmes. Pour argument, son dernier ouvrage, La matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française ( La Découverte, 2006), où elle tente de décrypter en quoi les discours sur le genre et la race se modélisent l'un par rapport à l'autre. »
L'HUMANITE

« La matrice de la race est une étude qui, dans la lignée du Black Feminism américain (dont Angela Davis est l'une des principales théoriciennes) se donne pour projet de réfléchir sur les rapports entre sexe et race. »
TETU

« Premier livre d'une nouvelle collection consacrée aux "genre et sexualité" aux éditions La Découverte, l'ouvrage d'Elsa Dorlin offre un exemple brillant et érudit de la raison d'être de leur étude. »
POLITIS

« ... l'ampleur de sa documentation et la puissance de ses analyses feront assurément de ce livre la matrice féconde d'un renouveau de la réflexion, tant sur le plan théorique que politique. »
LE NOUVEL OBSERVATEUR

« ... un bel esai signé Elsa Dorlin. »
LE MONDE

« Michel Foucault avait naguère montré que le sexe était moins une donnée anatomique qu'une construction sociale. Maître de conférences en philosophie à Paris 1, Elsa Dorlin révèle comment la naissance de la nation au XIXème siècle hérite des curieuses représentations du corps de la femme et de l'indigène. »
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN

« Avec La matrice de la race, généaloge sexuelle et coloniale de la nation française, les éditions La Découverte lancent leur collection genre et sexualité, première en France à faire directement écho aux gender studies américaines, champ d'étude transdisciplinairequi entend traquer les inégalités sexuelles dans les moindres recoins des dictionnaires. »
CHRONIC'ART