mardi 30 décembre 2008

Les homosexuels dénoncent les attaques du pape contre la théorie du genre

Le pape Benoît XVI a heurté de front les homosexuels avec un discours de fin d'année présentant la confusion des sexes comme une menace aussi grave pour la survie de l'humanité que les changements climatiques. La nouvelle charge du pape contre ce qu'il présente comme une négation de la sacro-sainte "loi naturelle" a suscité de vives critiques parmi les associations et personnalités homosexuelles, en Italie comme à l'étranger.

Elle a été d'autant plus mal perçue qu'elle intervenait juste après le refus par le Vatican de s'associer à l'appel à la dépénalisation universelle de l'homosexualité lancé le 18 décembre de l'ONU par 66 pays.

C'est par une critique de la théorie du "genre" que Benoît XVI a abordé le sujet lundi devant un parterre de cardinaux et de prélats réunis au Vatican pour son traditionnel discours de fin d'année.

Cette théorie, née aux Etats-Unis dans les années 1970, aujourd'hui défendue en Europe par les associations homosexuelles et certains courants féministes, établit une distinction entre l'appartenance biologique à tel ou tel sexe et l'identité réelle de la personne.

Elle est dénoncée de longue date par les évêques américains et les commissions spécialisées du Vatican, mais c'est la première fois que Benoît XVI en parle explicitement.

"L'ordre de la création" est remis en cause par "ce que l'on désigne communément par le terme 'gender'", a-t-il déploré.

Il a ajouté que l'Eglise catholique avait pour tâche de rappeler la "loi naturelle" établie par Dieu pour "protéger l'homme contre sa propre destruction", comme elle défend "la terre, l'eau et l'air" des menaces écologiques.

"Si les forêts tropicales méritent notre protection, l'homme (...) ne la mérite pas moins", a-t-il résumé avant de plaider une fois de plus pour le mariage, "lien de toute la vie entre un homme et une femme".

"Le monde traverse une crise économique gigantesque", et à la veille de Noël "les gens ont besoin d'une parole de réconfort", a réagi la députée italienne de gauche Paola Concia, un défenseur des homosexuels, dans une lettre ouverte à Benoît XVI.

"Cela vous paraît vraiment opportun de parler de 'gender' à tous ces pauvres gens réduits au chômage ou en situation précaire, qui ne savent même pas ce que cela veut dire", demande-t-elle.

"Il s'agit de la énième attaque homophobe de ce pape", a déclaré à l'AFP Gustav Hofer, co-réalisateur du documentaire "Soudain l'hiver dernier" sur la vie d'un couple homosexuel en Italie.

"Le Vatican parle de l'homosexualité ou de la transsexualité comme si c'était un caprice, jamais une souffrance", dénonce-t-il, ajoutant que l'Eglise catholique "réduit l'orientation sexuelle à l'acte sexuel, comme si cela n'avait rien à voir avec l'identité de la personne".

"Nous sommes des gens comme les autres et n'avons pas à être désignés comme des pêcheurs du seul fait d'être transgenre", a estimé Vladimir Luxuria, transsexuel et ancien député communiste.

En Grande-Bretagne, Sharon Ferguson, directrice générale du Mouvement chrétien gay et lesbien, a qualifié les propos du pape de "totalement irresponsables et inacceptables sur le fond comme sur la forme".

"Le pape propage la crainte que les homosexuels menacent la planète. C'est tout simplement aberrant", a estimé Giles Fraser, président d'Inclusive church, un mouvement anglican pro-homosexuel.

"Ces commentaires trahissent un manque d'ouverture face à la complexité de la création", selon l'ancien religieux dominicain Mark Dowd, homosexuel et militant pour le groupe écologique chrétien Operation Noah.

Mis en ligne le 24/12/2008 sur e-llico.com

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Jetez un coup d'oeil s'il vous plaît sur http://homodusilence.blogspot.com
Merci

Anonyme a dit…

Si le pape ne concevait l'orientation homosexuelle que comme un caprice, il ne défendrait pas la dépénalisation de l'homosexualité. Ce qu'il est aberrant de constater, c'est la mauvaise foi avec laquelle les mouvements homosexuels abordent la position du Saint Père et de toute l'Eglise. L'homosexualité est encore une souffrance parce que la société a du mal à accepter des comportements des attitudes ou des provocations qui rendent les homosexuels visiblement médiatiquement différents. La gaypride attire la risée et renforce les réflexes homphobes, les folles, les transexuels, les travesti choquent et agacent par le côté dérisoire et pathétique de leurs provocations. Chacun a le droit de choisir son orientation sexuelle, mais nous avons tous le devoir de respecter les normes et les fondements de la société humaine. Chacun est libre de préférer vivre l'amour avec qui il veut mais cela ne doit pas influer sur l'évolution et la protection des sociétés humaines, et plus encore de l'espèce humaine. le transgenre n'existe pas, c'est une construction intellectuelle de nantis dans une société riche et evoluée. La nature de l'homme, et si l'on est croyant, la nature née de la volonté de Dieu depuis la création, est que l'homme doit s'unir à la femme pour procréer et assurer sa descendance pour assurer le maintien de l'espèce humaine. Le reste n'est que du domaine de la sphère privée, domaine qu'il est naturel de protéger et de règlementer. Les violences homophobes ne cesseront jamais tant que l'éducation ne sera pas faite qui présentera le choix sexuel de chacun comme lui appartenant en propre mais cela ne se pourra que lorsque les homosexuels accepteront l'idée que leur choix doit rester dans la sphère privée, ne pas s'exposer pas plus qu'il ne doit se cacher. Ce que je fais la nuit entre mes draps et avec qui ne regarde que moi et mon ma partenaire. LEglise défend les minorités, s'oppose à la violence faite aux hommes au nom de leurs différences mais elle doit défendre maintenir et propager le dogme sans le quel toute la construction humaine s'écroulerait.. A vouloir lutter contre cela, les mouvements homosexuels se marginalisent - même s'ils sont de plus en plus nombreux - et risquent de susciter dans un futur proche des réactions de violence d'autant plus fortes que nos sociétés sont entrées avec la crise de la civilisation qu'a suscitée l'économie moderne dans une cacophonie sociale et spirituelle qui peut donner libre champ à toutes les exactions et les violences. Le pape a donc raison quand il prend position sur les sujets que vous soulignez. Il n'y a rien d'homophobe dans sa pensée pas plus que dans le dogme de l'Eglise.
Guido V.